Du 24 au 26 avril, en marge de la grand-messe sur la sécurité informatique du Hackito Ergo Sum, s’est tenue l’édition 2014 du Hacker Space Fest (HSF).
Electrocycle, l’Asso D3E était présente les 24 et 25 avril. En partenariat avec Usinette, elle proposait l’après midi du 25 avril, une discussion sur la place des déchets dans de nouveaux lieux de production (principalement les hackerspaces). Nous avions abordé, à une autre occasion, cette thématique sous un angle un peu différent.
Cet événement était également intégré à la programmation du festival des utopies concrètes (FUC), « branche » récup’.
Nous avons préféré laisser une place importante aux interventions de la salle plutôt que de monopoliser la parole sur la thématique des déchets d’équipements électriques et électroniques.
De quels déchets avons-nous parlé et que retenir de ces échanges ?
Quels déchets ?
L’assistance, au regard de la thématique du Hacker Space Fest était constituée pour une large partie de geeks. Il n’est donc pas complètement surprenant que le premier des déchets ayant été abordés se révélait être les équipements électriques & électroniques !
Les équipements électriques & électroniques
Un membre de la Paillasse faisait la remarque que les activités des hackerspaces, ces lieux de bidouilles et de réappropriation de la technologie, étaient souvent rendues possibles par la récupération de vieux équipements électriques & électroniques. Délaissés, abandonnés parfois dans la rue, ils connaissent une nouvelle jeunesse et font la joie de démonteurs vampirisant certaines pièces pour faire autre chose ou simplement découvrir les entrailles de la machine.
Ce fut aussi l’occasion de faire un peu de promo pour la campagne des biochineurs lancée en août 2013. A cet exemple de réemploi, un enseignant-chercheur racontait sa propre expérience dans un laboratoire pour tenter de récupérer du matériel et la difficulté qui fut la sienne pour y parvenir,
Un autre participant à cet échange évoquait son activité de récupérateur de D3E dans les centres commerciaux. Il constatait que de nombreux équipements électriques & électroniques jetés étaient encore fonctionnels ou pouvaient le redevenir.
Le plastique
Usinette que nous connaissons depuis maintenant plus de deux ans est un des pionniers en France de la création sur le mode fait le toi-même (DIY) de reprap. La « reprap » est un type d’imprimante 3D en partie auto-reproductible qui, à l’aide d’un filament de plastique, crée des objets en 3 dimensions.
Alexandre qui tenait le stand Usinette, sur lequel il était possible d’admirer un prototype d’extrudeuse, a abordé les enjeux de la réutilisation des chutes des impressions 3D ainsi que le recyclage du plastique. Recyclage par exemple de bouchons de bouteille de lait d’abord broyés puis extrudés avant de devenir de nouveaux objets.
Pour ceux qui l’ignoreraient, les plastiques sont majoritairement issus du pétrole, ressource limitée issue de millions d’années de décomposition de matière vivante. Les pneux sont également un produit dérivé du pétrole.
Les pneux
Un membre d’une association visant à créer et développer des « earth ships » parlait d’un déchet qui ne fait que trop rarement l’objet d’une réutilisation ou d’un recyclage : le pneu.
L’opportunité pour de nombreuses personnes de l’assistance de découvrir les « earth ships », d’aborder la thématique de l’environnement en général et de s’interroger sur ce cas de réutilisation.
Quels enjeux sociétaux liés aux déchets ?
Au-delà du cas de ces déchets, le débat a surtout porté sur les enjeux sociétaux des déchets liés à notre société de consommation, à notre système de production et au possible rôle des bidouilleurs et/ou valorisateurs des déchets.
L’assemblée était assez unanime pour souligner que le « traitement » des déchets dans ces lieux de production alternatif était quantité très négligeable au regard de la quantité de déchets générés par notre mode de vie. Le marketing et le greenwashing ont abondamment été commentés. Certains ont pointé du doigt le fait que beaucoup de personnes (morale ou physique) se débarrassent d’objets en allant dans des structures officiellement dédiés à … mais qui, par manque de moyens, de temps, d’argent ou de compétences ne sont que des caches misères. Un alibi pour se donner bonne conscience à peu de frais et continuer à consommer sans se poser de questions sur la manière dont certains produits sont réalisés et ce qu’ils coûtent vraiment.
Le 9 mai 2014,
CD